By Hajar Bali
Algeria
Remember that they met on a dance floor at the Sheraton, and how different they were, who could imagine that they would take the high road together for any length of time. It was by chance—like most of the significant events in our lives—that Malika went to a nightclub for the first time in her life, at the age of twenty, yes twenty. She knew how to dance. Every morning she did a few steps in front of the mirror, only to be teased by her little brother: look at the little puppy raising her paw to pee was how he put it, just as she was feeling her most graceful repeating the famous arabesque that her math teacher had taught her. When they finished their math lessons—to her relief and probably to the math teacher’s as well— they poured themselves cups of café au lait prepared by her mother who was fond of saying that a coffee and a snack are good for you (her high school exams were coming up, the finals, and you have to pass them, Maly, we’ve sacrificed enough for you). Her math teacher would take off her shoes, lift her skirt and dance, to encourage Malika. It’s therapy, she would say. Relax, you’ll grow wings, dancing is like love, it opens the eyes and the mind.
Il faut dire qu’ils se sont rencontrés sur la piste de danse de la boîte du Sheraton, rien en effet ne laissait présager que ces deux-là puissent faire un bout de chemin ensemble, ils étaient si différents ! Ce soir-là donc, tout à fait par hasard, comme d’ailleurs, si on y pense, cela se produit pour beaucoup de vraies rencontres importantes de la vie, Malika s’est trouvée comme ça en boîte, pour la première fois de sa vie, à vingt ans quand même, à vingt ans déjà ! Elle savait danser. Elle avait pris l’habitude d’esquisser quelques pas chaque matin devant la glace, raillée par le petit frère. Regardez le petit chien qui lève la patte pour faire pipi, disait-il, alors qu’elle tentait ce qu’elle pensait être le plus gracieux pas, la fameuse « arabesque » que lui avait enseignée sa prof de maths. Lorsqu’elles abandonnaient les exercices, au grand soulagement de Malika, et peut-être même de sa prof, pour discuter, se raconter des histoires de mecs – c’était surtout la prof qui en avait à raconter –, puis boire un bon café au lait que leur laissait la maman, se disant qu’un bon goûter les maintiendrait en forme (le bac approchait à pas de géants, le deuxième bac, il faut absolument que tu réussisses, Maly, on a fait assez de sacrifices pour toi), la prof ôtait ses chaussures, relevait sa jupe et dansait et encourageait Malika. C’est une thérapie, lui disait-elle. Lâche-toi, tu verras que tu te sentiras pousser des ailes, la danse c’est comme l’amour, ça ouvre les yeux et l’esprit.